La dysbiose intestinale : un enjeu de santé bien réel
Véronique Cousineau; ND, RHN
Le système digestif de l’être humain est d’une complexité indéniable. Depuis quelques années, l’intestin fait l’objet de nombreuses recherches alors que de plus en plus, la science confirme que notre flore intestinale agit comme déterminant de la santé.
En effet, l’intestin est l’hôte d’un peu plus de 500 différentes espèces microbiennes. Il y a neuf fois plus de bactéries dans l’intestin qu’il n’y a de cellules dans le corps entier. Ces organismes vivent ensemble et assurent la digestion des aliments, le fondement de notre immunité et la fabrication de neurotransmetteurs (messagers biochimiques qui régulent l’humeur). Ainsi, le type et le nombre de bactéries pupulant l’intestin joue un rôle déterminant dans la santé et la prévention des maladies.
Or, il est normal d’espérer que ces organismes cohabitent de façon harmonieuse. Malheureusement, à l’heure actuelle, au moins 85% de la population éprouve un déséquilibre de la flore bactérienne de l’intestin. Cette condition est connue sous le nom de dysbiose ou dysbactériose intestinale.
Qu’est-ce que la dysbiose
La dysbiose se caractérise par un débalancement de la flore intestinale normale engendrant des effets indésirables. C’est une condition très fréquente qui engendre un éventail de symptômes.
Malheureusement, en médecine allopathique, elle fait peu souvent l’objet d’investigation et n’est donc généralement pas adressée dans un plan de traitement conventionnel. Ainsi, même si le concept demeure relativement nouveau en Amérique du Nord, la notion de dysbiose a largement inspiré et influencé les quatre dernières générations de médecins physiciens européens.
Les causes de la dysbiose intestinale sont multiples:
- Naissance par césarienne;
- Utilisation d’antibiotique;
- Consommation de sucres et de grains transformés;
- Manque de fibres dans l’alimentation;
- Surconsommation de viande;
- Stress;
- Usage excessif d’alcool;
- Manque d’enzymes digestives;
- Prise de contraceptifs oraux;
- Prise de stéroïdes;
- Prise de cortisone.
Ces facteurs dérangent la flore bactérienne normale des intestins, permettant aux organismes pathogènes (indésirables) de se multiplier davantage. Cela dit, il est toujours possible de renverser la condition, surtout en prévention ou dès l’apparition des premiers symptômes.
Symptômes et complications
Il est important de comprendre que nul symptôme digestif n’est banal. Si vous éprouvez des inconforts digestifs sur une base régulière, il s’agit déjà d’un premier signal d’alarme. Cela dit, le débalancement de la flore intestinale a été lié à une multitude de symptômes qui s’étendent bien au-delà des troubles digestifs :
- Symptômes digestifs : diarrhée, constipation et/ou une alternance entre les deux, allergies, intolérances alimentaires, maladie de Crohn’s, diverticulite, reflux, ulcères, colite ulcéreuse, gaz, ballonnements intestinaux, cirrhose, foie gras.
- Symptômes psychologiques : anxiété, panique, dépression, sauts d’humeur, irritabilité, troubles d’attention et de concentration, perte de mémoire, fatigue chronique, syndrome prémenstruel, déficit d’attention, autisme.
- Symptômes urito-génital : infections vaginales récurrentes, prostatites, infections urinaires, démangeaison pelvienne, douleur pelvienne, diminution de la libido, démangeaison rectale, endométriose.
- Symptômes musculosquelettiques : douleurs musculaires, arthrite, spondylarthrite ankylosante, rhumatisme, fibromyalgie.
- Symptômes métaboliques : hypertension, troubles cardiovasculaires, diabète, cancer.
- Symptômes autres : maux de tête, rages alimentaires, léthargie, infections fongiques de la peau et des ongles, troubles de la peau (eczéma, psoriasis, acné, éruptions cutanées).
Évidemment, nous ne sommes pas tous sujets à réagir aussi fortement au déséquilibre de la flore intestinale. En effet, il semble y avoir un facteur génétique dans la façon où la membrane intestinale réagit au changement de la flore bactérienne.
De plus, si vous avez une condition listée ci-haut, il peut y avoir d’autres éléments déclencheurs et aggravant qui méritent d’être investigués. Cela est d’autant plus vrai pour les troubles psychologiques et les troubles de l’humeur. Cependant, je peux vous assurer que quiconque adoptant des mesures pour adresser la dysbiose intestinale aura une réduction des symptômes, quels qu’ils soient.
Recommandations
Il faut évidemment s’adresser à la source du problème et ajouter des probiotiques (bactéries saines qui colonisent l’intestin) à l’alimentation. Les aliments fermentés tels la choucroute, le kéfir, le yogourt, le kimchi, le miso et le kombucha fournissent des bonnes bactéries à votre flore intestinale. La prise de probiotiques en suppléments peut aussi s’avérer nécessaire dans certains cas.
Il est primordial d’adresser l’alimentation et d’éviter les sucres, les aliments transformés tout en diminuant la consommation de viande, d’alcool et de café. Les légumes et légumineuses sont à prioriser, comme ils apportent énormément de fibres (des prébiotiques, dont les probiotiques, vous se nourrir) sans pour autant contenir une quantité importante de sucre.
Si ces mesures aggravent les symptômes ou causent des dérèglements intestinaux, il faudra investiguer plus en profondeur auprès d’un(e) naturopathe en vous présentant en magasin d’alimentation naturelle ou en prenant rendez-vous.
verosante.com
1 commentaire
En effet, il semble que le microbiote soit un véritable enjeu santé dans le futur. Si cela vous intéresse j’ai trouvé cet article (https://www.nutrimis.com/blog/quel-lien-existe-t-il-entre-dysbiose-et-maladies-neurodegeneratives/), qui traite notamment des effets d’une dysbiose au niveau des maladies neurodégénératives.