Beaucoup de gens voient le passage à l’heure d’été comme le signal de l’arrivée du printemps. Les jours rallongent et donnent un avant-goût de la saison à venir. Mais cette pratique est-elle bénéfique ou néfaste à notre santé?
Certaines observations portent à croire que l’adaptation à ces changements – que ce soit au printemps ou à l’automne – n’est pas aussi facile que cela, et que les répercussions sont importantes.
Certaines études montrent une augmentation des accidents, des crises cardiaques, des troubles psychiatriques et même de l’obésité!
Comment le changement d’heure affecte-t-il notre sommeil?
Les humains sont des êtres diurnes, ce qui signifie qu’ils sont réveillés dans la journée et dorment la nuit. Le sommeil est induit quand les yeux perçoivent une baisse de l’intensité lumineuse (ou une augmentation de l’obscurité), ce qui déclenche la libération de mélatonine. Bien que la mélatonine soit l’instigatrice principale du sommeil, elle n’est pas la seule substance chimique impliquée dans la régulation du sommeil.
Le cortisol a également un rôle à jouer, et ses niveaux sont associés au cycle éveil/sommeil. De fait, l’augmentation du niveau de cortisol le matin est ce qui nous aide à nous réveiller. Il n’est donc pas surprenant qu’en période de stress (quand le cortisol est élevé) la plupart des gens aient du mal à s’endormir ou à obtenir un sommeil réparateur.
Les niveaux de mélatonine et de cortisol varient au cours de la journée, le cortisol connaissant un pic le matin et la mélatonine, la nuit. C’est ce qu’on appelle le rythme circadien, qui s’accorde naturellement avec le lever et le coucher du soleil. Compte tenu de la quantité de lumière artificielle dans les grandes villes et même chez soi (pensez aux voyants DEL de votre TV, réveil, etc.), la structure du sommeil peut en être sérieusement affectée. Le phénomène est encore aggravé par le stress associé au changement d’heure deux fois par année.
Quels sont les symptômes?
C’est l’évidence même. Lorsqu’on n’arrive pas à trouver le sommeil, qu’on dort mal ou qu’on ne dort pas assez longtemps, la fatigue s’installe. Cet état peut diminuer considérablement la vigilance, le temps de réaction et peut même affecter la température corporelle et l’humeur. Malheureusement, le sommeil n’est pas quelque chose que l’on peut mettre en réserve, c’est-à-dire que l’on ne peut en accumuler pour plus tard, pas plus qu’on peut rattraper le sommeil perdu.
Quel est le pire, le changement d’heure du printemps ou celui de l’automne ?
Cela dépend vraiment du style de vie. Êtes-vous plutôt couche-tard ou lève-tôt? Au moins une étude, parue dans le journal BMC Physiology, Life’s Extremes: Night Owl vs. Morning Lark, affirme que les noctambules sont plus affectés au printemps et les personnes du matin, plus affectées en automne. Au final, le vrai problème, c’est que les changements d’heure, que ce soit au printemps ou à l’automne, nous touchent tous et que la plupart des gens ont de la difficulté à s’y ajuster, il leur faut parfois plusieurs semaines.
Que faire pour mieux dormir?
La plupart des gens qui souffrent de problèmes de sommeil (que ce soit pour s’endormir ou pour rester endormi) demandent de l’aide à leur médecin de famille. Le traitement classique consiste à prendre pour une courte période (pas plus de deux semaines) des sédatifs ou des hypnotiques (habituellement des benzodiazépines). Toutefois, ils ne sont pas sans conséquences, et peuvent causer des insomnies de rebond.
La première approche « naturelle » aux problèmes de sommeil comprend les techniques de relaxation, une bonne hygiène de sommeil – l’obscurité totale – et pas de télévision, de téléphone, ou d’autres distractions avant d’aller au lit, et surtout pas de stimulants (p. ex. café ou thé) après 12h.
Les exercices d’aérobie sont un moyen très efficace d’obtenir un sommeil paisible la nuit, et même si vous dépensez de l’énergie, vous aidez votre corps à augmenter son sentiment de bien-être tout en diminuant la sensation de fatigue.
Pour ceux qui ont vraiment besoin d’aide pour dormir, mais préfèrent une solution « naturelle », il existe certaines substances qui peuvent être efficaces si elles sont bien dosées. Dans le doute, toujours consulter un médecin naturopathe agréé ou un prestataire de soins de santé qualifié.
Parmi les remèdes à base de plantes, la valériane, le houblon (non recommandé si l’on souffre de dépression), la passiflore et le jujubier peuvent être très utiles. Petite précision toutefois, si la plupart de ces plantes sont efficaces pour s’endormir, elles le sont moins pour rester endormi, c’est pourquoi suivre une bonne routine de sommeil et faire des exercices est également important.
par Sonia Chartier
co-écrit par Rick Olazabal, B.Sc., BN
Source: www.avogel.ca